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Photo du rédacteurReboo-T

TDoR : Journée Internationale du Souvenir Trans

Dernière mise à jour : 25 nov. 2021




Discours du TDoR (texte) :

Nous nous réunissons aujourd'hui, 20 novembre, comme tous les ans, pour célébrer la mémoire des personnes trans assassinées ou s’étant suicidées à travers le monde durant l’année écoulée.

L’année passée, la presse recensait 433 décès transphobes. Cette année, entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021, ce sont 408 noms qui s'égrènent dans la presse. 408 victimes de haine, entre 13 et 78 ans. Oui. 13 ans. Assassinée à 13 ans. Suicidé à 13 ans. Il y a 17 mineur-e-s cette année. Dont 12 ont été assassinés... Comme toujours, la majorité de nos adelphes disparu-e-s étaient des femmes, racisées, pour beaucoup travailleuses du sexe. Pour les ¾, il s’agit de crimes violents. S’y ajoutent les nombreux suicides, les décès dus au COVID et aux mauvaises prises en charge médicales, ainsi que les décès en détention.

Nous aurions pu reprendre le discours de l’année dernière, les données se suivent et se ressemblent… Les meurtres brutaux témoignent d’une réelle volonté de détruire les personnes trans. Elles sont tuées par balle, par arme blanche, mais aussi battues à mort, étranglées, lapidées, torturées, brûlées vives, égorgées, décapitées… et parfois violées.

Cette année, si le Brésil, les USA et le Mexique sont les pays les plus touchés par ces décès dus à la transphobie, nous notons avec honte et colère que la France se trouve en 8e position parmi les 35 pays concernés.

Nous dénombrons en effet 8 français-e-s parmi les victimes. Ce triste record nous amène à prendre le temps ce soir d’envoyer nos pensées et notre soutien à leurs proches, leurs familles… et de penser à iels : À Maya Borg, 30 ans, SDF, décédée d’hypothermie en Belgique le 18 novembre 2020 ; À Avril/Luna, 17 ans, suicidée dans son foyer de l’Aide Sociale à l’Enfance à Lille le 15 décembre 2020 ; À Nicolas, 25 ans, suicidé au Havre le 7 février 2021 ; À Paula Migeon, 50 ans, violée puis poignardée à 14 reprises chez elle, à Reims, le 7 avril 2021 ; À Ambre Audrey Istier, 49 ans, tuée par balle par un ami à qui elle avait demandé de mettre fin à ses jours, à Montalieu-Vercieu en Isère, le 15 juin 2021 ; À Tristan Frémont, 19 ans, suicidé à Saint Xandre, près de la Rochelle le 19 juillet 2021 ; À Ivana Macedo Silva, 31 ans, travailleuse du sexe péruvienne, assassinée dans son appartement à Courbevoie, le 14 sep 2021 ; Et à Sacha, 22 ans, nantaise s’étant suicidée à Paris le 18 septembre dernier.

Nous ne vous oublions pas. Vous, et toustes les autres. Vous, et toustes ciels dont on ne connaît pas les noms.

En cette journée internationale du Souvenir Trans, nous sommes évidemment empli-e-s d’une immense tristesse. Parce qu’il ne s’agit pas que de chiffres. Ce sont des personnes, qui avaient le droit de vivre une vie paisible, de ne pas être discriminé-e-s, agressé-e-s, violé-e-s, assassiné-e-s, parce qu’elles étaient trans.

Pour nous, personnes trans, chacun de ces chiffres est un deuil. Vient ensuite la peur. La peur de trouver un jour sur cette liste le nom de nos ami-e-s… Ou le nôtre. Pour nous, acteur-ice-s communautaires, ces chiffres nous font penser, la boule au ventre, aux personnes qui nous écrivent en exprimant des pensées suicidaires, en nous décrivant les agressions qu’elles ont pu subir…

Aujourd’hui, nous sommes donc empli-e-s de tristesse, mais également d’une colère sourde : il a fallu que plusieurs adolescent-e-s trans se suicident pour que le gouvernement se décide à publier une circulaire, dans un mépris total du travail réalisé à cet égard par les associations trans, et parce que nous sommes à la veille de la période électorale. La transphobie n’intéresse que lorsqu'elle sert les intérêts des politiques. Les personnes trans comptent quand on se rappelle qu’elles ont le droit de vote. Quand il s’agit de faire le show de l'inclusivité, de la diversité. Or nous refusons d’être utilisé-e-s de la sorte. Nous refusons cette instrumentalisation de nos vécus, des discriminations que nous subissons, des violences qui arrachent la vie des plus vulnérables d’entre nous.

Nous voulons également nous adresser aux vivant-e-s : vous n’êtes pas seul-e-s. Pour développer les solidarités communautaires, pour vous soutenir dans les situations de transphobie, pour s’épauler, pour faire ou refaire du lien… Nous sommes là avec vous.


NOSIG - REBOO-T

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